Construction paille

Sommaire : 1. Compression de bottes de paille — 2. dosage en eau du mortier — 3. mortier en haut des cadres

1. Méthode simple de compression de bottes de paille — citée et référencée dans approche_paille

Dans la construction paille, en particulier la méthode GREB, il est très souvent nécessaire de faire varier la taille des bottes de paille. Le problème se pose alors de maintenir une densité suffisante (compression avec les nouvelles ficelles).

Ci-dessous, nous proposons une méthode très simple pour obtenir une botte de paille modifiée avec une pression réglable aisément.

  1. à partir de la botte de paille standard, utilisez l’aiguille (voir livres méthode GREB) pour redimensionner la botte avec de nouvelles ficelles.
  2. remarque pour mettre les nouvelles ficelles : faites une boucle (noeud non coulant) pour passer l’autre extrémité au niveau d’un angle de la botte afin de mieux tendre la ficelle en minimisant l’angle (cassure) de frottement de la ficelle au niveau de la boucle. Verrouiller. Il existe peut-être plus efficace.
  3. introduire un clou dans chaque nouvelle ficelle au niveau du milieu de la botte (voir photo)
  4. tourner le clou jusqu’à obtenir la bonne tension (la tension peut diminuer dans un premier temps) en comparant avec la tension des ficelles originales encore en place. Tirez également par à-coups (mais avec modération) sur la ficelle pour répartir la tension sur le tour de la botte
  5. enfoncer le clou dans la botte en s’aidant d’un morceau de bois par exemple. Couper et retirer les anciennes ficelles et enlever l’excédent de paille
  6. manutentionner la botte avec les ficelles sur le côté opposé. Le clou peut aussi être placé sur le milieu de la largeur de la botte
  7. Avantages :
    1. la tension peut être ajustée à tout moment
    2. la méthode permet toutes les géométries — dans la limite de liberté permise par la paille pressée dans la botte
    3. il est possible de corriger la pression de la botte quand elle en place

Réglage de la tension avec le clou. Pensez à tirez par à-coups (pas trop fort non plus) sur la ficelle pour répartir la tension sur tout le tour de la botte.

Clou finalement enfoncé dans la bottene plus manutentionner de ce côté

 

2. Dosage en EAU du mortier

Pour les proportions de sciure, sable, chaux et ciment, voir le manuel Construire en paille

Le dosage de l’eau est assez précis avec la chaux aérienne. Il est important de laisser du temps au malaxage par la bétonnière : plus qu’avec un mortier à base de ciment ou de chaux hydraulique. Ajouter l’eau en petits volumes quand on s’approche du bon dosage : voir ci-dessous.

Quand l’eau est en quantité suffisante, le mélange qui semble manquer d’eau se transforme quasi-spontannément en un mortier cohérent d’aspect plus liquide. C’est assez étonnant. Si l’eau est en excès, le mortier collera à la bétonnière, comme une soupe. Si l’eau n’est pas suffisante, on n’observe pas la transformation spontanée du mélange et il colle aussi mais en paquet dans la bétonnière. Voir les photos ci-dessous.

Le bon dosage de l’eau nécessite donc un peu de tâtonnements. En cas d’excès d’eau important, il est préférable de faire une 2ème gâchée plus sèche pour les mélanger et converger vers le bon dosage.

Le mortier bien dosé est donc cohérent et forme une lèvre (force de cohésion du mortier importante) à la frontière des parois de la bétonnière ou de la brouette ou encore du seau. Voir les photos ci-dessous.

 

3. Mortier en haut des cadres

Quand le coffrage atteint le haut des cadres, il n’est plus possible de couler le mortier par le haut du coffrage. Dans ce cas, il est préconisé de remplir de l’intérieur (voir le manuel Construire en paille), entre la botte et le cadre. Malheureusement, cela suppose que le dessus de la botte de paille arrive au niveau bas du haut du cadre.

Pour éviter de remplir en passant par l’intérieur, quel que soit le niveau haut de la botte de paille, je préfère mettre le mortier de l’extérieur avec un petit coffrage articulé, en deux parties, de terminaison :
– la partie basse de ce petit coffrage est vissée comme les autres grandes planches de coffrage
– la partie haute est d’abord ouverte pour remplir de mortier et ensuite rabattue puis vissée pour mettre le mortier en pression. 

Cette technique facile et sûre permet une finition propre, sans risque de paille dans le mortier, ni manque sous la lisse qui est juste au-dessus (on peut mettre en excès en épaisseur de quelques mm puis enlever cet excès avant séchage complet)

Il est facile d’en faire plusieurs et même d’en réaliser spécifiquement pour le mortier entre poutres.